Battu par le promu Metz chez lui, Lens doit maintenant démarrer sa Ligue des champions chez le vainqueur sortant de la Ligue Europa, le FC Séville. Un grand écart mais surtout une grande introspection pour se pencher sur ses lacunes qui occuperont son vol vers l’Espagne.
Il y a pourtant eu du mieux dans le contenu proposé. Les hommes de Franck Haise n’ont pas ménagé leurs efforts et aux points, ils auraient dû très largement l’emporter. Les statistiques sont d’ailleurs impressionnantes : 31 tirs à 2, 34 centres à 5, 9 corners à 1. Mais au foot, il faut savoir mettre la balle au fond et les Lensois n’y sont pas parvenus. Des mauvais choix, des tirs mal pris ou mal faits et puis toujours un petit pied pour les contrer.
Le match a parfois ressemblé à du hand, Lens faisant le siège de la surface messine, tournant autour alors que les Lorrains ont passé une bonne partie du match à onze dans leurs 25 m. « Ce qu’a proposé Metz est assez fou, s’est exclamé Florian Sotoca au micro de Canal+. C’est injuste et inexplicable qu’on ne gagne pas mais le foot est comme ça. »
C’était pourtant le bon moment pour enclencher la première, mais Lens a dû composer dès le départ sans plusieurs éléments importants (Medina, Diouf, Frankowski) qui ne l’ont pas empêché de prendre largement le contrôle du match, avec une première titularisation pour Khusanov qui a laissé entrevoir de très belles choses. Au moins, ce match aura permis cette révélation.
Les hommes de Franck Haise ont alterné largeur et profondeur, précis dans les transmissions et les appels. Metz avait bien du mal à porter le ballon au-delà de la ligne médiane face à un travail de récupération colossal des Lensois. Mais cette emprise ne se traduisit pas au score. Sotoca, parfaitement trouvé par Fulgini, perdit son duel (13e), puis Wahi, bien lancé une nouvelle fois par Fulgini, se heurta à Oukidja (17e). Le gardien messin lui enleva encore une belle balle de but (44e) alors qu’un centre d’Aguilar ne demandait qu’un petit pied pour le couper et mettre le ballon au fond (43e).
Pris dans l’entonnoir
Et ce qui pouvait arriver de pire au Racing, arriva. Un ballon perdu par Gradit à 25 m, un bon centre d’Udol et Asoro qui devance Machado pour allumer Samba (37e, 0-1). Les Messins utilisèrent alors toutes les petites ficelles possibles pour gagner du temps, provoquant un peu d’agacement côté lensois mais surtout défendant parfaitement, de façon ultra compacte. Les Lensois ont été pris dans l’entonnoir quand ils passaient au centre et lorsqu’ils écartaient ? les centres n’ont jamais trouvé la bonne tête ou le bon pied.
Si on peut leur reprocher leur inefficacité, on ne pourra pas leur enlever le fait d’avoir toujours essayé. Fulgini plaça une tête plein axe sur Oukidja (58e), ce qui fut d’ailleurs la seule véritable occasion de la deuxième période. Même les cinq changements opérés par Franck Haise en dix minutes ne permirent pas de franchir la muraille messine. Il ne manque peut-être qu’un déclic aux Lensois. Pourquoi pas grâce à la Ligue des champions ?