plus de 2 800 personnes sont mortes, selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur


Vous êtes nombreux à nous poser cette question. Le Maroc justifie ces choix d’accepter ou non l’aide d’un pays par « une évaluation minutieuse des besoins sur le terrain et en tenant compte du fait qu’une absence de coordination pourrait être contre-productive ». Pour l’heure, quatre pays ont reçu l’autorisation d’envoyer des sauveteurs (Espagne, Royaume-Uni, Qatar et Emirats arabes unis), alors que d’autres n’ont pas reçu de réponse positive, comme c’est le cas des Etats-Unis ou encore de la France.

Néanmoins, au vu des relations historiques entre les deux pays, et outre l’aspect logistique, des questions émergent quant à l’absence de sollicitation d’une aide gouvernementale française par Rabat. D’abord, les liens entre le Maroc et la France sont certes historiques, mais sont tendus depuis plusieurs mois, au point qu’il n’y a plus d’ambassadeur du Maroc en France depuis janvier 2023.

Aussi, fin septembre 2021, la France a annoncé réduire de moitié l’obtention des visas pour les ressortissants marocains. Intellectuels et acteurs de la société civile étaient alors montés au créneau comme l’Association marocaine des droits humains qui a appelé la France à cesser son « arrogance » et à « respecter le principe de la libre circulation ». Fin décembre 2022, Catherine Colonna, ministre des affaires étrangères, avait finalement annoncé la levée de ces restrictions.

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A l’été 2021, dix-sept rédactions, dont Le Monde, et Amnesty International ont révélé l’utilisation internationale d’un logiciel d’espionnage nommé Pegasus. Le Maroc, plus précisément ses services de renseignement, figurait parmi les puissances qui ont espionné des cibles françaises. Cette mise en cause a fait l’objet de vives dénégations de la part de Rabat. L’ambassadeur du Maroc à Paris a réclamé, dans les colonnes du Journal du dimanche, les « preuves » de l’implication de son pays et l’établissement de la « matérialité des faits ». Le Maroc a souhaité poursuivre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé le recours de Pegasus par le royaume mais le tribunal de Paris a déclaré irrecevables les poursuites en diffamation intentées.

Enfin, Alger et Paris ont amorcé un rapprochement en mai 2023, à la suite de la crise suscitée par l’accueil en France d’Amira Bouraoui. Cette reprise du dialogue aurait dû se concrétiser par la visite du président Abdelmadjid Tebboune en mai, finalement reportée pour cause de préparatifs insuffisants. Or, les frontières entre le Maroc et l’Algérie sont fermées depuis 1994 et l’Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021, accusant Rabat d’« actes hostiles ». Egalement, la France n’a pas pris clairement position en faveur du Maroc sur la question épineuse du statut du Sahara occidental, devenu l’objet d’une crise diplomatique.

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Malgré cet historique entre Paris et Rabat, le ministère de l’intérieur marocain ne ferme pas la porte, officiellement, à l’aide internationale « si les besoins devaient évoluer ». D’ailleurs, l’aide humanitaire française peut s’effectuer avec des organisations non gouvernementales (ONG). Le Secours populaire français est arrivé sur place ce lundi pour une « mission de solidarité », appuyé par « des partenaires locaux », selon Jean Stellittano, secrétaire national de l’association pour qui « [l’organisation] pas d’autorisation à demander », a-t-il estimé sur Franceinfo.

Mme Colonna, a annoncé une aide de 5 millions d’euros à destination des ONG présentes au Maroc « pour qu’elles puissent travailler », a-t-elle déclaré lundi au micro de BFM-TV/RMC, assurant que Rabat n’avait « refusé aucune aide » venant de Paris et appelant à ne pas créer de « fausse polémique » au moment où des « gens ont besoin d’aide ».





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