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Cinquante ans après le coup d’État, la Loi fondamentale, imposée par le dictateur, reste en vigueur. Peut-être n’était-elle pas si mauvaise ?
Par Michel Faure

© LUCAS AGUAYO ARAOS / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Publié le
C‘est étrange, mais c’est ainsi : quelques jours après son coup d’État sanglant du 11 septembre 1973, Augusto Pinochet, dictateur chilien, décide qu’il faut donner à son pays une nouvelle Constitution qu’il veut « autoritaire et protégée ». Celle-ci devient une réalité après un plébiscite douteux, le 11 septembre 1980, qui rassemble 67 % des votants pour le « oui » contre 30,2 % pour le « non ». Le scrutin a été organisé sans listes électorales, brûlées par la junte. Sa légitimité, dès lors, est plus que fragile. Cette Constitution reste également mal-aimée pour avoir été conçue sous la dictature. On imaginait jadis qu’elle n’existerait plus une fois la démocratie restaurée. Or, fait incroyable, la voici toujours en vigueur au Chili aujourd’hui, trente-trois ans après la fin de la dicta…