Abaya, uniforme, rythme scolaire : les annonces d’Emmanuel Macron face à HugoDécrypte


En pleine rentrée marquée par l’inflation, le débat sur l’uniforme et la polémique sur l’abaya, il devait s’exprimer sur la situation des jeunes, des étudiants et des écoliers du pays. Interrogé par le youtubeur et journaliste Hugo Décrypte ce lundi sur TikTok et YouTube, le président Emmanuel Macron a défendu ses dernières mesures et prises de position sur la laïcité à l’école, le temps de travail des élèves, ou encore l’expérimentation de l’uniforme.

Macron défend l’interdiction de l’abaya

Il s’agissait d’un des sujets brûlants de la rentrée. Il l’assume. Interrogé sur l’interdiction du port de l’abaya en milieu scolaire, le président de la République a défendu cette décision, prônant une application stricte de la laïcité. « De la maternelle jusqu’au baccalauréat, l’école est laïque et il n’y a pas de place pour le signe religieux », a-t-il répété, assurant ne stigmatiser « personne ».

« Qui stigmatise ? Les gens qui poussent l’abaya », a tonné le président. « C’est un choix qui convie quelque chose, qui dit « moi je suis différent et je viens à l’école comme ça » », insiste le chef de l’État, recommandant la discussion et l’explication entre les chefs d’établissement et les parents, ou les élèves. « La question de la laïcité est une question profonde », a ajouté Emmanuel Macron, dénombrant environ « 500 établissements » soumis à la « pression » du port de ce vêtement considéré comme religieux.

Le président ouvert à l’expérimentation de l’uniforme

Comme évoqué par le ministre de l’Éducation Gabriel Attal ce lundi, le chef de l’État s’est dit ouvert à une expérimentation de l’uniforme à l’école, ou d’une « tenue unique », comme « un jean, un t-shirt et une veste ». « La question de la tenue unique est à mon avis plus acceptable, peut paraître un peu moins stricte d’un point de vue disciplinaire », a-t-il ajouté.

L’objectif : promouvoir « la laïcité et un peu l’idée qu’on se fait de la décence », éviter toute tenue qui « exclut ou sépare ». Pour cela, pas de calendrier établi à ce stade. « Je suis pour qu’on regarde et qu’on expérimente », de façon à faire avancer « le débat public », a argué Emmanuel Macron.

Moins de vacances, plus de sport et de culture à l’école

« Le sujet des vacances est un sujet qui doit être ouvert », a défendu Emmanuel Macron, qui veut « repenser les vacances et le temps » scolaire, jugeant « attractif » le modèle allemand, où les cours s’organisent le matin, et l’après-midi est consacré à des activités extrascolaires.

Ce modèle doit encore être discuté avec les professionnels de terrain, mais le président de la République imagine déjà un emploi du temps où « chaque élève fait au moins une demi-heure de sport par jour, voire une heure », et pratique une activité culturelle « quelques heures » par semaine.

Mieux orienter les jeunes post-bac

Le président de la République a aussi déploré un « gâchis collectif » en matière de formation des étudiants, estimant que « 50 % des jeunes » entrant en licence ne se présentaient pas aux examens finaux – ou les rataient. La faute, selon lui, à des problèmes d’orientation des jeunes, qui n’ont pas, ensuite, accès assez facilement à l’emploi.

« On doit avoir le courage de revoir nos formations, de se demander si elles sont diplômantes et qualifiantes », a affirmé le président, disant envisager des « formations plus courtes », « entre un et trois dans », « dans des villes périphériques », où la vie est moins coûteuse.

Interrogé sur la situation des jeunes entre 18 et 25 ans sans emploi, Emmanuel Macron a réaffirmé son opposition au versement du RSA pour cette catégorie de la population. Il faut « responsabiliser et aider » les jeunes sans emploi, les encourager à la formation, à aller vers l’apprentissage, ou vers des dispositifs comme le « contrat d’engagement jeune », a-t-il insisté.

Quid du pouvoir d’achat des étudiants ?

Autre sujet phare en cette période de rentrée : le pouvoir d’achat des étudiants, mis à mal par l’inflation. Pour l’instant, Emmanuel Macron a dit favoriser une lutte pour une baisse des prix dans l’agroalimentaire, plutôt que d’augmenter les bourses allouées aux étudiants modestes. Il a rappelé que les protections périodiques réutilisables seront remboursées en 2024 en pharmacie et en 2025 « sur une plateforme dédiée », tout comme les préservatifs.

Côté transports, le président s’est aussi dit favorable à un ticket de train à petit prix pour les transports régionaux, similaire à celui à 49 euros mensuels mis en place en Allemagne par la Deutsche Bahn. « Le ministre des Transports et la Première ministre portent cette idée », a déclaré le président, qui assure qu’une discussion est en cours avec les régions pour mettre un système similaire en place.

Un « arbre » par collégien

Emmanuel Macron a également fixé l’objectif de voir tous les collégiens de France planter un arbre, en commençant dès cette année en classe de sixième. « Je veux qu’on ait dès la sixième de cette année, qu’on commence à avoir des élèves qui plantent des arbres », a déclaré le chef de l’État face à HugoDécrypte. Il a estimé que ce ne serait pas possible « pour l’intégralité des sixièmes » cette année, mais a souhaité qu’on ait à terme « cette génération où chaque collégien aura planté son arbre », pour « aider » à tenir l’objectif d’un milliard d’arbres plantés en dix ans.



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