Au Parc OL,
« On avait peut-être trop d’ambitions dans le jeu. » Les supporteurs lyonnais, dont certains ont dû basculer sur Capital à la mi-temps, au vu de la débâcle contre le PSG (0-4 à la pause, 1-4 au final) dimanche soir, risquent de s’étouffer en découvrant ce lundi cette déclaration de Laurent Blanc. Si les ambitions se résument à une relance courte (et risquée) entre Lopes et Tolisso dès la 3e minute de jeu face à un pressing de mort de faim d’Ugarte, ou à un alignement de hors-jeu folklorique, alors l’hypothèse évoquée par l’entraîneur de l’OL se tient. Pour le reste, malgré une ligne de stats presque encourageante (19 tirs dont 8 cadrés), le marasme actuel à Lyon vire même au néant, tant de résultats que d’espoir, hormis les premiers éclairs individuels de la recrue ghanéenne Ernest Nuamah.
Pour son retour sur le terrain, Anthony Lopes ne s’est pas caché au micro de Prime Video : « On a fait une première mi-temps assez chaotique. C’est inadmissible, on n’a pas montré de caractère, on s’est fait marcher dessus pendant quarante-cinq minutes. On va couper et je pense que ça va faire du bien pour les têtes parce que ça commence à être très compliqué ». Car après son déclassement synonyme d’anonymat dans le ventre mou (8e en 2022, 7e en 2020 et 2023), l’OL se retrouve symboliquement 18e de Ligue 1, après quatre journées. Après avoir assumé son « erreur » initiale ayant entraîné le penalty de Kylian Mbappé (0-1, 4e), Corentin Tolisso a confié dimanche soir : « On vit très mal d’être derniers. On a fait un mois d’août catastrophique (1 nul et 3 défaites, dont 8 buts concédés en deux matchs à Décines). On est au plus bas et il ne faut pas lâcher. Il faut se réfugier dans le travail ». Cela commencera par… deux jours de repos accordés/annoncés par Laurent Blanc en conférence de presse.
« Je ne crois pas qu’il y ait de crise sportive »
Après avoir eu son nom sifflé par une partie du stade lors de la présentation des équipes dimanche, « Lolo White » a aussi découvert au retour de la mi-temps une banderole plus qu’explicite : « Laurent Blanc, si tu n’as pas les couilles de te battre, démissionne ». Dans l’air dès la présaison cata (quatre défaites de rang sans inscrire le moindre but), le licenciement de l’ancien entraîneur parisien semble être une option rapidement déclenchable par John Textor. « Quand un entraîneur n’a pas de résultats, il est en danger, rappelait Blanc dimanche. Ce n’est pas après le résultat de ce soir que je suis dans une meilleure situation. » Ni après certaines de ses déclarations, au cas où John Textor tomberait dessus. Type « ce sont les joueurs qui apportent les solutions. L’entraîneur est là pour donner la direction ».
Son président aimerait que cette saison soit dirigée vers une qualification en Ligue des champions. Cet objectif devra déjà passer par un premier succès en Ligue 1 ? Peut-on ouvertement parler de crise à l’OL, dès le 4 septembre ? « Non, je ne crois pas qu’il y ait de crise sportive, réplique Santiago Cucci, président exécutif du club lyonnais. C’est juste que le projet met un peu de temps à démarrer pour beaucoup de raisons que je ne vais pas évoquer. » En vrai, une minute plus tard, Santiago Cucci peste contre les sanctions de la DNCG et contre le manque de « décence » de Jean-Michel Aulas, à qui il reproche une nouvelle interview diffusée dimanche sur Téléfoot, jour de choc contre le PSG donc. « Ça a quand même été un cirque cette semaine, poursuit Santiago Cucci, alors que JMA était dans la tribune présidentielle dimanche, contrairement à Textor. On a parlé de beaucoup de choses mais pas forcément de sport. » Le feuilleton des passes d’armes Aulas-Textor pourrait avoir des conséquences sur le plan sportif.
« Vous n’avez pas le droit de salir ce maillot »
Tout comme cet étonnant épisode du capo du virage nord cherchant à secouer pendant deux minutes tout le groupe de joueurs lyonnais venus face à lui : « S’il y a des cadres dans ce vestiaire, ils n’ont plus le droit de se taire », indiquait une banderole. « Vous n’avez pas le droit de salir ce maillot », résume le capo, tout en insultant au passage Malo Gusto, Castello Lukeba et surtout Bradley Barcola, tous les trois ayant été pressés ces derniers mois de quitter leur club formateur.
« Les fans ont tout à fait raison, je comprends leur frustration, lâche Santiago Cucci. Comme ils ont dit, il faut au moins se battre pour le blason. Il va nous falloir un peu de temps mais on n’a pas de temps [coucou Titi Henry]. Avec la trêve c’est bien, on va pouvoir se dire les choses et accélérer sur notre projet. » A commencer par un changement de coach, grâce à cette coupure de deux semaines. ? « Ce n’est vraiment pas le sujet, on est sur le projet et ce qu’on va faire dans le futur. Il faut un entraîneur qui entraîne. » Une petite pique à peine voilée à destination de Laurent Blanc, qui doit se demander s’il dirigera bien la séance de mercredi.