A l’occasion d’un entretien accordé à RTL, Elisabeth Borne a confirmé, dimanche 3 septembre, que la fiscalité sur le tabac n’augmenterait pas en 2024, alors que le gouvernement est occupé à mettre la dernière touche à ses budgets pour l’année à venir. Elle a toutefois annoncé que les cigarettes électroniques jetables « puffs », très à la mode chez les jeunes, seraient, elles, « prochainement » interdites, dans le cadre plan antitabac prévu pour la période 2023-2028.
« On a augmenté la fiscalité sur le tabac cette année et on ne prévoit pas de l’augmenter l’an prochain », a déclaré la première ministre. « Ça ne veut pas dire qu’on n’est pas très vigilant sur la consommation du tabac », a nuancé Mme Borne, précisant que « le tabac, c’est 75 000 morts par an », un chiffre « énorme » et « un enjeu important de santé publique ».
Dans ce sens, le gouvernement « présentera prochainement un nouveau plan national de lutte contre le tabagisme avec notamment l’interdiction des cigarettes électroniques jetables, les fameux “puffs” qui donnent des mauvaises habitudes aux jeunes », a-t-elle précisé.
La « puff » déjà interdite dans plusieurs pays d’Europe
Avec ses saveurs enfantines, sucrées ou fruitées (marshmallow, ice candy, choco-noisette…), ses emballages aux couleurs vives évoquant des friandises et son prix modique allant de huit à 12 euros pour 500 bouffées, la « puff », qui existe sous une vingtaine de marques, inquiète car elle cible les adolescents, alors que la cigarette électronique est interdite aux mineurs.
Plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande, ont déjà amorcé une telle interdiction de ces petits tubes arrivés en France à la fin de 2021, et qui proposent un certain nombre de bouffées pour un taux de nicotine compris entre 0 mg/ml et 20 mg/ml.
« On peut nous dire que ce n’est pas de la nicotine, mais c’est un réflexe, un geste auquel les jeunes s’habituent. Ensuite c’est comme ça qu’ils vont vers du tabagisme et il faut arrêter cela », a plaidé Elisabeth Borne.
L’ancien ministre de la santé François Braun, remplacé à son poste par Aurélien Rousseau lors du remaniement, en juillet, avait déjà évoqué une interdiction imminente des « puffs », en mai. L’enjeu n’est pas uniquement sanitaire, mais aussi environnemental. Jetables, les « puffs » sont, en effet, en plastique et contiennent une batterie au lithium non recyclable.