Antoine Dupont, le capitaine du XV de France, prêt pour le début de la Coupe du monde de rugby


Comment ça va, à quelques jours du coup d’envoi de cette ouverture de bal de la Coupe du monde ?

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Ça va bien, on a quelques jours de repos avant le rassemblement pour le début de la compétition. On en profite pour recharger les batteries et après, partir pour le plus de temps possible, on espère.

Tu arrives à t’occuper, à décompresser ? Comment on décompresse juste avant une Coupe du monde ?

Moi, là, je vais rentrer dans les Hautes-Pyrénées, dans ma famille, à la campagne au vert. Ça va me faire du bien, loin de toutes les agitations que provoque la Coupe du monde. Avant de partir avec le maximum de fraîcheur.

Alors justement, toute cette agitation avec la Coupe du monde, même l’agitation que tu as tout le temps. Avec ta notoriété, est ce que c’est ça cette campagne comme tu dis, ce retour à la maison qui te permet de garder un petit peu les pieds sur terre …  parce que tu ne peux pas marcher incognito dans la rue ?

Ouais, certainement. Là-bas tout le monde me connaît depuis que je suis tout petit. C’est des rapports simples que j’ai avec les gens. Il n’y a pas vraiment de notoriété qui rentre en jeu et ça me fait du bien, de passer du temps avec des gens que je connais depuis toujours. J’ai toujours mes potes d’enfance eux aussi, que je vois régulièrement, et de garder des relations simples comme ça, c’est important.

Tu arrives à rester un Monsieur tout le monde ?

Oui, j’ai envie, j’essaye.

Après, finalement, c’est ça aussi ta force et l’humilité qui est une valeur essentielle au rugby. Ça veut dire quoi pour toi ?

Je pense qu’il faut juste être conscient qu’on n’est pas tout seul sur le terrain et que, quoi qu’on arrive à faire ou quels que soient les éloges qu’on reçoit, c’est que les autres à côté, ils font le boulot aussi, et notamment à mon poste. Si je n’ai pas des avants qui sont performants devant moi, je ne pourrai pas faire grand-chose. Et ça, j’en suis bien conscient.

Alors là, si on veut découvrir toute ta vie, même si on la connaît tous, parce que tu es ce grand joueur qu’on connaît, il y a ce livre, cette bande dessinée qui vient de sortir, pourquoi ce livre ?

J’avais été sollicité pour faire une biographie et dans ma réflexion, c’était que ça allait s’adresser aux fans. Si j’avais quelque chose à raconter, c’était plutôt pour les enfants. Je me disais moi, quand j’étais petit, j’aurais aimé pouvoir lire un livre d’un rugbyman que j’apprécie. Donc, je me suis plutôt tourné vers le format de la B.D., qui était plus simple et moins chronophage, mais qui pouvait quand même raconter mon histoire d’une façon différente et s’adresser à un plus large public.

Ça doit être incroyable de voir sa vie en bande dessinée. Tu t’imaginais ça petit ?

Certainement pas, j’aurais pas pu imaginer un dixième ou un millième de toutes les choses qui me sont arrivées.

Quand tu vois tous ces supporters, tous ces enfants qui te regardent avec des étoiles dans les yeux, qu’est-ce que ça te fait ?

Moi, c’est beaucoup de fierté, toujours de voir la joie qu’on met dans les yeux des enfants qui viennent nous voir aux entraînements ou qu’on peut croiser dans la rue. Et j’étais à leur place il y a quelques années maintenant, où moi aussi j’avais des posters dans ma chambre, des joueurs du Stade Toulousain ou de l’équipe de France, mais j’essaie de garder ce regard-là.

Tu n’as plus de posters du Stade Toulousain ?!

(rires) Eh non !

Tu as vécu cinq Coupes du monde en spectateur, un souvenir qui t’a marqué ? L’une de ces Coupes du monde en tant que spectateur ?

Celle de 2011, la finale perdue contre la Nouvelle-Zélande. C’est un goût amer qu’on a encore, je pense. Tous les fans de rugby attendent tellement que la France arrive à remporter cette compétition. Il y a eu trois finales perdues malheureusement, qui sont des souvenirs douloureux, mais quand même des grands moments de rugby.

Et puis en 2019, là tu étais de la partie. Est-ce qu’il y a un temps fort ? Il y a vraiment un moment, quelque chose qui t’a marqué sur cette Coupe du monde ?

On nous prédisait un peu l’enfer. On ne pensait pas qu’on sortirait des poules, donc quand on avait gagné ce premier match face à l’Argentine, on était vraiment contents, soulagés et fiers. Ça a été un grand moment de joie. Et comme l’a été la première mi-temps du quart de finale où on prend l’ascendant, on mène de 20 points face au pays de Galles et où malheureusement, on se fait remonter en perdant de deux points à la fin du match et qui a été un moment dur aussi parce qu’on ne s’imaginait pas aller très loin dans cette Coupe du monde. Et finalement, on s’est rendu compte qu’on n’en était pas loin du tout puisqu’on perd en quart de finale contre le Pays de Galles, qui jouait ensuite leur demi-finale contre les Sud-Africains qui sont champions du monde. Donc on se dit que parfois, ça ne se joue pas à grand-chose.

La Coupe du monde 2023, on ne va pas sortir la boule de cristal. Je ne vais pas te demander ce que tu souhaites. Mais d’abord, qu’est ce qui te rend fier de cette équipe ?

Déjà d’en faire partie. C’est toujours une grande fierté de jouer pour l’équipe de France. Il faut en être conscient et de voir l’engouement que suscite auprès des gens cette ferveur qui, depuis quatre ans, depuis la dernière Coupe du monde, cette nouvelle génération, ce nouveau staff, a redonné un élan de fraîcheur au rugby français et les supporters ont vraiment poussé, accompagné cet élan. On l’a vraiment ressenti dès les premiers matches en 2020. Juste de pouvoir croiser les gens et se rendre compte du bonheur qu’on peut leur donner. Quand on fait des grands matches sur le terrain, ça va, ça motive et ça revient.

Ce sera quoi, le mot du capitaine le 8 septembre?

Il y en aurait beaucoup à dire. Et en même temps, c’est peut-être le moment où il n’y a plus grand chose à dire, où on a déjà fait tellement de boulot depuis quatre ans, se préparer pour cet évènement-là, donc il n’y a plus qu’à ça.

Juste pour finir, on entend tous les projets te concernant : JO 2024, peut-être une année de césure. Après on ne s’imagine pas une vie sans Antoine Dupont, alors info ou intox ?

Bon, c’est pas vraiment le moment de parler de tout ça. Et j’ai un objectif qui est tellement gros pour le moment, qui me prend la tête et l’esprit. On verra plus tard pour le reste. Mais j’ai encore envie de jouer ! Ne vous inquiétez pas.





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