L’inconnu Titouan Droguet fait sauter la banque grâce à un énorme exploit face à Musetti


L’US Open a commencé comme à peu près tous les tournois du Grand Chelem ces dernières années : par une hécatombe française. Lundi, huit des 12 Tricolores alignés ont pris la porte, dont Richard Gasquet et toutes les joueuses (Fiona Ferro, Varvara Gracheva, Alizé Cornet). Seuls Adrian Mannarino, Benjamin Bonzi (aux dépens de son compatriote Quentin Halys), Hugo Gaston et Titouan Droguet ont franchi le cap.

Ce dernier, 171e mondial et sorti des qualifications (comme Gaston), a signé un énorme exploit en dominant le 20e à l’ATP, Lorenzo Musetti. Certes l’Italien, ultra-talentueux mais imprévisible, peut être un bon tirage quand il est dans un mauvais jour. Mais de là à imaginer une victoire de Droguet, après 3h40 de combat et une « bulle » concédée au 2e set (6-3, 0-6, 6-7 (5/7), 6-3, 6-2)…

« C’est dur de mettre des mots, j’ai encore du mal à réaliser, a lâché après coup le Francilien de 22 ans, qui n’avait encore jamais disputé un Majeur. Le match d’aujourd’hui et toute la semaine, ce sont des émotions incroyables. C’est la première fois que je vis ça, donc c’est dur de réaliser. » Sa joie après la rencontre a été proportionnelle au nombre de décibels émis par son cri, une fois serrée la main de son adversaire.

Il s’est relevé d’un 6-0 concédé au deuxième set

Droguet a ensuite détaillé ce voyage en terre inconnue. « C’est la première fois que je joue en trois sets gagnants, donc j’essaye de gérer mes efforts, mais je ne savais pas trop comment faire, surtout que je suis assez sujet à des crampes en fin de match, a-t-il poursuivi, relayé par l’AFP. Donc au deuxième set, j’ai essayé de gérer quand j’étais loin derrière. Le troisième set fait un peu mal à la tête. Je suis sorti du terrain pour essayer de me remobiliser et je me suis juste dit “kiffe, il y a du monde, une belle ambiance, mes amis, ça va être sympa, bats-toi jusqu’au bout et tu verras”. »

Il est venu, il a vu, il a vaincu. Et il va considérablement garnir son compte en banque. Même s’il s’arrête au 2e tour, contre le Tchèque Jakub Mensik (206e mondial, sorti lui aussi des qualifs), tombeur de Grégoire Barrère lundi, Droguet empochera 123.000 dollars (environ 114.000 euros). Soit davantage que l’ensemble de ses gains depuis ses débuts professionnels en 2018 : 119.000 dollars (110.000 euros). Il faut dire que le jeune Français dispute d’habitude des tournois Challenger, bien moins rémunérateurs que les tournois ATP.

Il a disputé cette année sa première finale sur ce circuit secondaire, en février à Cherbourg, perdue comme les deux suivantes, à Modène (Italie) en juin puis à Amersfoort (Pays-Bas) en juillet, loin des projecteurs brutalement braqués sur lui pendant cet US Open. L’ami de Constant Lestienne et d’Arthur Fils, venus le soutenir samedi lors de son dernier match de qualifs à New York, a l’occasion de prolonger le rêve face à Jakub Mensik. Avant d’éventuellement retrouver l’Américain Taylor Fritz, 9e mondial, au troisième tour.





Source link

Leave a Comment