C’est une réplique censée contrecarrer les propos de la joueuse. La Fédération espagnole de football (RFEF) a qualifié de « mensonges » les accusations portées contre son président Luis Rubiales après l’agression sexuelle subie par Jenni Hermoso en finale du Mondial.
« La RFEF et le président (Luis Rubiales) vont prouver chaque mensonge publié par qui que ce soit au nom de la joueuse, ou, si c’est le cas, par la joueuse elle-même », a indiqué l’instance dans un communiqué dans la nuit de vendredi à samedi, alors que Jenni Hermoso s’est dite « victime d’une agression » dans un communiqué.
Grève de l’équipe nationale féminine
« Je me suis sentie vulnérable et victime d’une agression, d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de ma part », a déclaré la N.10 espagnole dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux à propos du baiser imposé par son président dimanche soir lors de la remise des médailles de championnes du monde à Sydney.
La fédération a indiqué qu’elle allait « engager des procédures judiciaires » pour défendre la version de son président qui a refusé de démissionner vendredi, et qui estime que ce geste était « consenti ». Dans son communiqué, la fédération cite celui de Futpro dans lequel la joueuse affirme: « je n’ai en aucun cas cherché à soulever le président ».
La RFEF accompagne son communiqué de quatre photos pour montrer que, selon elle, « les pieds du président sont ostensiblement soulevés du sol par l’action de la joueuse » qui précède le baiser.
Grève des joueuses
Ce qui est déjà surnommé le « #MeToo du football espagnol » a connu un ultime rebondissement vendredi soir avec l’annonce d’une grève de l’équipe nationale féminine. Les 23 joueuses de l’équipe nationale d’Espagne, sacrée championne du monde dimanche en Australie, ont annoncé dans un communiqué du syndicat Futpro qu’elles refusaient de rejouer avec la Roja « si les dirigeants actuels [étaient] maintenus ». Le texte, déjà signé par 81 joueuses, reste ouvert à d’autres signatures, a précisé le syndicat. Dans le même communiqué, Jenni Hermoso a indiqué qu’elle n’avait « à aucun moment consenti à ce baiser » : « Je ne tolère pas qu’on mette en doute ma parole et encore moins que l’on invente des propos que je n’ai pas dits ».
Jeudi soir, Luis Rubiales s’est justifié en affirmant que le baiser sur la bouche qu’il avait infligé à Jenni Hermoso avait été « spontané, mutuel et consenti ». « Je ne vais pas démissionner, je ne vais pas démissionner » a-t-il lancé devant plusieurs dizaines de délégués de la RFEF, les hommes applaudissant, les femmes restant sans bouger. Luis Rubiales, qui a eu 46 ans cette semaine, s’en est aussi pris au « faux féminisme » qui « ne cherche pas la vérité ».