Le retour sur terre guettait forcément ; il est brutal. Et c’est un goût que les Lensois ne connaissaient plus vraiment, celui, amer, de la défaite. Ils restaient sur 11 victoires en 12 matchs, juste entrecoupées d’une défaite à Paris le 15 avril (3-1, 31e journée), qui les avaient menés à une exceptionnelle deuxième place dans une saison à seulement quatre revers en Ligue 1. Pour lancer la nouvelle, ils se sont affalés à Brest (3-2), qui, lui, avait bataillé pour le maintien, après avoir mené 0-2 dans une première période à sens unique.
Avec une équipe type à seulement deux changements, certes sur des joueurs phares (Seko Fofana et Loïs Openda) mais avec une ossature largement conservée, le RC Lens s’est déréglé en seconde période dans des proportions plus vues depuis un bail. Il a perdu le fil, la maîtrise, son bloc s’est égaillé et les entrants, à l’image de David Pereira da Costa, n’ont pas changé la donne.
« Le foot, ce n’est pas 40 minues »
La préparation n’avait pas pointé ce défaut d’attitude, mais les Lensois ont été incapables de relever le nez face aux décisions arbitrales (deux penaltys, un carton rouge direct) comme à l’intensité brestoise après la mi-temps. « Pour jouer notre jeu, il faut de l’agressivité et on en a manqué en seconde période », résume Florian Sotoca.
Son coach, Franck Haise, pointe les mêmes maux, qui l’ont surpris. « Je mets le doigt sur cette agressivité. Est-ce qu’on pense que 40 minutes au-dessus vont suffire ? Je n’ai pas la réponse, mais je ne pense pas. Un scénario qui s’inverse alors que ce n’était pas prévu ? On a été beaucoup plus costaud dans d’autres situations. Le foot, ce n’est pas 40 minutes, c’est même de plus en plus long. Il va falloir être prêt. »
Car la pente s’élève déjà dans une série de trois matchs corsés, dont deux en à nouveau en déplacement (Rennes dimanche, puis à Paris et Monaco). Et Lens sera privé pour au moins un match d’Adrien Thomasson, expulsé en Bretagne. Il va aussi surveiller les ischios de Jonathan Gradit, sorti à la mi-temps. L’occasion de voir où il en est de son caractère. « Il y a des périodes où tout sourit, et d’autres pas beaucoup, sait Franck Haise, qui le martelait déjà quand tout roulait. On a déjà un autre gros match à Bollaert. C’est dans ces moments-là qu’on voit aussi les équipes. »