le suspect «n’a manifesté absolument aucune empathie»


Les enquêteurs, qui «ont rarement vu une affaire aussi atroce», se penchent sur le passé du suspect de 18 ans.

Avec Rodolphe Geisler, à Cherbourg

«La victime a vécu un calvaire et a été massacrée», explique d’emblée une source proche du dossier au Figaro. Au marché de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), samedi, les habitants étaient choqués et abasourdis par l’horreur du viol subi une semaine plus tôt par une jeune femme de 29 ans, dans le centre-ville.

Selon son témoignage, un homme – qu’elle avait déjà aperçu mais ne connaissait pas -, s’est introduit à son domicile pour la frapper et la violer plusieurs fois, notamment avec un manche à balai de 75 centimètres. Les médecins ont diagnostiqué chez la victime une perforation du colon, de l’intestin grêle, du péritoine et du diaphragme, un pneumothorax, des fractures aux côtes et un risque élevé de choc septique. Opérée pendant plusieurs heures, la jeune femme a été plongée dans un coma artificiel. Elle était toujours entre la vie et la mort ce dimanche.

Pour les Cherbourgeois, l’horreur de ce viol est doublée du fait qu’il a eu lieu en plein centre-ville, à seulement quelques mètres du tribunal judiciaire. Certains s’étonnaient également que l’affaire n’ait été médiatisée que dix jours plus tard.

Une précédente affaire d’agression sexuelle sur sa sœur

Le suspect a été arrêté en quelques jours. Un fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) a permis d’attribuer une trace papillaire, laissée sur une porte chez la victime, à un individu : Oumar N., né en 2004, déjà connu des services de police pour des affaires de violences. Une précédente affaire d’agression sexuelle sur sa propre petite sœur âgée de 4 ans est également évoquée par une source policière.

L’empreinte laissée chez la victime a été corroborée par une autre preuve : la géolocalisation du téléphone portable du suspect au moment des faits. Oumar N. a été mis en examen vendredi pour «viol accompagné de tortures ou actes de barbarie» et placé en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Coutances.

En garde à vue, cet individu corpulent a d’abord nié les faits avant de finir par les reconnaître laconiquement. «On est sur un profil assez dangereux, il n’a manifesté absolument aucune empathie pour la victime», souffle une source proche du dossier.

Un émoi considérable

Ce viol a suscité un émoi considérable chez les professionnels de santé, pourtant confrontés à des situations compliquées au quotidien. Une cellule psychologique a ainsi été mise en place pour le personnel de l’hôpital Pasteur de Cherbourg, où la victime a été transportée, rapporte France Bleu. Choqués par la gravité des blessures de la victime, certains membres du personnel ont en effet craqué et fondu en larmes.

Même ressenti du côté des policiers. «Les enquêteurs ont rarement vu une affaire aussi atroce. Les faits sont vraiment barbares», confie une source policière.

De nombreuses réactions politiques

Ce drame a suscité des réactions politiques, au niveau local et national. «Je veux témoigner de ma solidarité auprès de la victime et lui faire part, ainsi qu’à sa famille et à ses proches, de notre complète solidarité», a écrit dans un communiqué Benoît Arrivé, le maire socialiste de Cherbourg-en-Cotentin. «Courage à la victime de 29 ans, énième vie brisée par la barbarie qui gagne la France», a lui tweeté Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN). «Je rêve d’une France où une jeune femme ne risque pas de finir dans le coma, après avoir été cambriolée, violée et atrocement torturée par Oumar le multirécidiviste dans sa propre maison», a de son côté réagi Eric Zemmour, le président de Reconquête. Eric Ciotti, le président des Républicains (LR), a de son côté dénoncé «une ignoble agression» et demandé que «le barbare auteur de cet acte abject soit lourdement condamné».

À gauche, la députée écologiste Sandrine Rousseau a exprimé sa «solidarité» et son «soutien» à la victime. «Un criminel doit être condamné pour ses crimes qu’ils s’appellent Oumar, Francis, Michel, Emile, Guy ou Patrice. La barbarie, la perversion, le vice n’ont ni couleur de peau ni nationalité. Se servir d’un acte odieux pour sous entendre que les immigrés sont des violeurs est raciste», a également écrit sur Twitter Olivier Faure, premier secrétaire du parti socialiste (PS).



Source link

Leave a Comment